« Créer, innover,entreprendre en français ».C’est le thème développé au cours de ce XIX ème sommet de la francophonie. L’objectif poursuivi durant ces assises était, hormis la promotion de la langue française, classée désormais 4ème au monde, la mobilisation des 88 pays francophones membres face à la révolution numérique et la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Bien que sa démographie la classe premier pays francophone au monde, la RDC s’est faite malicieusement oubliée lors du discours d’ouverture du président français, Emmanuel Macron à Paris. Les grands esprits pensent que la francophonie contrairement au commonwealth ne sert pas à grand chose pour la RDC. Le thème est certes éloquent mais en réalité cette institution est plus culturelle et moins économique pire pas diplomatique.
Il est vrai que le Rwanda, branché sur les deux organisations diamétralement opposées se retrouvent aisément innocenté et soutenu à fond par la communauté internationale à en comprendre certains discours tenus aussi bien à Paris qu’à Villers- Cotterêts. Par rapport aux défis de la RDC en cette période précise, la francophonie devient timidement une distraction au regard des ambitions en présence. L’incidence diplomatique Face à cet oubli coupable de ne pas faire référence à la guerre d’agression du Rwanda face à la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ne pouvait pas supporter l’omission mieux l’humiliation de la part d’Emmanuel Macron, du reste hôte de ces assises.
Le numéro congolais a fait l’impasse sur la dernière journée et est rentré au pays. Pourtant avant le sommet, il avait été reçu en tête à tête par son homologue français. Il faut dire que depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, l’Organisation internationale de la Francophonie est devenu son «machin». (Allusion à un de ses prédécesseur, le Général de Gaulle, qui appelait l’ONU et ke Conseil de sécurité : le «machin»!). Pire, le petit «Napoléon» a sacrifié les nobles idéaux de la Francophonie (démocratie, droits de l’homme, diversité culturelle, créativité, humanité, l’exception culturelle, la promotion de la langue française et des langues locales, etc.) sur l’autel du rapprochement entre Paris et Kigali. Pire encore : la Secrétaire général de l’OIF est rwandaise, Louise Mushikwabo. Or parmi les critères qui préfominaient pour le choix du numéro un de l’OIF, il y avait pour les pays qui proposaient des candidatures, le respect de la démocratie et des droits de l’homme, la promotion de la langue française et de la paix, etc. De toute évidence, le Rwanda ne coche aucune de ses cases et donc ne remplit aucun de ces critères.
Le pouvoir de Kigali est une des dictatures sanglantes des plus féroces en Afrique et dans le monde violant systématiquement les droits de L’Homme au Rwanda et en RDC sans compter les assassinats d’opposants à l’étranger. Kigali veut la guerre en RDC plutôt que la paix. Comble de tout le Rwanda a fait de l’anglais sa langue officielle et est devenu membre de Commonwealth. À l’omission de la RDC comme pays marqué par une grave conflit armé suite à une agression (rwandaise) dans son discours par le Président Macron, il y un précédent. En effet, il y a quelques mois ou plus d’une année, lors d’une intervention à l’étranger, Louise Mushikwabo, Secrétaire général à l’OIF, avait elle aussi omis la RDC dans la liste des pays frappés par la guerre dans l’espace francophone. Cela lui a valu à sa sortie, à l’issue de son intervention, d’être assailli par des journalistes congolais qui lui ont fait remarquer l’omission. Elle ne savait que répondre et a été pratiquement exfiltrée par son entourage de collaborateurs.
De l’attitude de Macron, on tire plusieurs leçons. La première est que Paris s’aligne sur la position de la communauté internationale et ses puissants: l’indifférence complice et coupable envers l’agression dont est victime la RDC et la déférence envers le pouvoir au Rwanda. La plus grande illustration de cette indifférence de la communauté internationale est la présence de la Monusco, plus grande mission des Nations Unies dans le monde. En fait, les grandes puissances, notamment occidentales sous-traitent le «dossier RDC» par l’ONU pour s’occuper des dossiers ou pays qu’elles jugent plus importants, plus stratégiques. Les congolais étant des sous-hommes et seules, ses ressources naturelles les intéressent plus que tôt ainsi que (il ne faut pas l’oublier) le fait qu’il faut contrôler, encadrer voire même empêcher le développement de la RDC, appelée à devenir une puissance de rang mondial. La seconde est la perte d’influence de la France en Afrique suite au regain d’intérêt des États-Unis, de la Russie et surtout de Chine pour le continent noir mais aussi à sa politique de plus en plus décriée par les filles et fils de l’espace francophone africain.
Les choix de Macron en Afrique ne semblent pas les bons comme le montrent sa gestion des coups d’État au Mali, au Burkina et au Niger. Le dernier enseignement est que la Francophonie pour se développer n’a pas besoin de l’OIF ( qui est aujourd’hui l’ombre d’elke-même) à moins que cette organisation se réforme de fond en comble. La Francophonie, c’est d’abord les peuples qui ont la langue française en partage qui dialoguent, échangent et surtout se rapprochent entre eux. L’avenir du Français n’est plus dans l’Hexagone mais en Afrique et en RDC.
Si cette dernière amorce son décollage politique, économique, sociale et culturelle, elle deviendra la première puissance francophone à la fin du 21ème siècle avec peut-être le sixième ou le cinquième des locuteurs en français dans le monde. Mais cela, Macron semble l’oublier curieusement. Or sans paix, le développement est difficile. Cas de la RDC dont il a superbement ignoré l’agression dont elle est victime.