Le tête-à-tête Donald Trump-Thérèse Kayikwamba peut être décisif pour la guerre à l’Est de la RDC. Cette entrevue n’est pas dans le sens de plaire à Kagame. Décrocher un rendez-vous avec l’homme politique le plus puissant du monde est le résultat d’une diplomatie et d’un lobbying rondement bien menés. C’est encore une victoire diplomatique de FATSHI et de sa Ministre des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba.
Cela signifie que les dossiers de la RDC sont discutés en haut lieu à Washington D. C. et dans d’autres hautes sphères d’influence aux États-Unis. Les questions cruciales du Congo-Kinshasa font l’objet de recherches et de réflexion dans des groupes d’études comme dans des think tanks ou encore dans des universités prestigieuses. Ce sont souvent des laboratoires de la politique étrangère à venir des États-Unis.
La RDC a toujours intéressé le pays de l’oncle Sam au plus haut point. Feu le professeur Philippe Biyoya, spécialiste des relations internationales, expliquait de son vivant que le Congo-Kinshasa est un «pré-carré américain». L’autre motif d’espoir est que c’est un républicain avec des équipes de son parti qui est à la Maison Blanche. Les démocrates ont la fâcheuse tendance de soutenir aveuglement le Rwanda voire l’Ouganda et ferment les yeux sur leurs agressions et leurs atrocités en RDC. Les républicains sont moins interventionnistes, isolationnistes ( avec Trump surtout) et plus portés sur l’ordre et la paix dans le monde. Il faut également à l’administration américaine contrer la percée de la Chine en Afrique.
La RDC est un exemple parlant de la main mise toujours plus grande de l’Empire du Milieu. Le monde est suspendu aux lèvres de Donald Trump pour écouter ce qu’il dira sur l’ agression rwandaise et son appui total à ses supplétifs du M23/AFC. Les congolais attendent de lui, comme à ses habitudes, un langage sans équivoque. La délégation congolaise aura à coeur de présenter la situation sécuritaire dans le grand Nord du pays où sévissent les ADF qui ont fait allégeance à l’État Islamique (EI).
Les congolais espèrent des condamnations fermes appuyées de plus de sanctions contre le Rwanda mais surtout la promesse d’un appui militaire conséquent ou une possibilité d’accord de coopération militaire. Tout dépendra aussi de l’argumentaire des missionnaires du Président Félix Tshisekedi. À eux de jouer sur la corde sensible à découvrir chez leur précieux interlocuteur !