Ces déchets en majorité des bouteilles et sachets plastiques ne peuvent que choquer ou scandaliser les bonnes consciences. Nous sommes sur l’avenue Kato Nord au quartier Singa Mopepe dans la commune de Lingwala à la lisière de la Gombe ce mardi 1er avril 2025. Ces tas de bouteilles en plastique qui dominent en nombre les autres déchets flottent sur les eaux de la rivière Gombe. Les enfants la traversent à pied. Les travailleurs qui récoltent les bouteilles en plastique ne semblent pas du tout s’enfoncer dans la rivière. Ce cours d’eau continue son parcours à la Gombe en passant sous l’asphalte de l’avenue 24 Novembre. Il y a eu une forte pluie la nuit dernière. Le niveau des eaux est encore monté.
La rivière a encore drainé des ordures. Ce qui illustre bien que rien n’a été fait pour les retenir en amont. Ces déchets s’amoncèle sous et à l’approche du pont sur l’avenue 24 novembre freinant ainsi le passage des eaux. De l’autre côté, il y a moins d’ordures et de bouteilles. On est déjà du côté de la Gombe. La partie du lit de cette rivière au niveau des écoles belge et française ainsi que la Halle de la Gombe fait l’objet de plus d’attention grâce des travaux de curage et d’assainissement plus réguliers. L’arrivée d’un nouveau locataire à l’hôtel de ville de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, avait suscité beaucoup d’espoir. Des engins étaient passés pour curer et récupérer les ordures de la rivière du coté de Lingwala. Une seule fois et puis c’est tout. On ne les a plus revus depuis lors. La rivière est vite redevenue une décharge flottante de bouteilles plastiques avec le risque d’inondations.
Cette situation déplorable se multiplient dans la capitale. Et pourtant, ces déchets plastiques sont une vraie richesse. Le processus de leur recyclage créerait des milliers d’emplois et permettrait la production de nombreux produits : des nouvelles bouteilles plastiques, du carburant, du bitume, des dalles pour les chaussées, etc. Les travailleurs ramassent ces bouteilles de plastique pour un projet d’assainissement et de recyclage.
Ce qui frappe est de voir un petit nombre de personnes commis à cette tâche de ramassage. Un d’eux, en pleine tâche, explique que le paiement pour ce travail est modique au point qu’il n’attire que très peu de gens. Comme quoi, « qui veut les résultats y met met les moyens », dit un adage. Mais ici, ce n’est pas le cas. Les abords de la rivière sont jonchés de détritus ménagers car malheureusement, ce cours d’eau sert également de poubelle aux riverains. L’insalubrité à Kinshasa s’explique par l’incurie de ses autorités et l’incivisme de ses habitants.
Ces derniers ont transformé ruelles, avenues, caniveaux et cours d’eau en poubelle. Au niveau des autorités, trois gouverneurs de la ville se sont succédé depuis 2007 (André Kimbuta, Gentiny Ngobila et maintenant Daniel Bamba) mais la capitale est de plus en plus sale (une des villes les plus sales du monde). Et ce malgré les appels et instructions incessantes du Chef de l’Etat, voire même ses descentes sur le terrain. Les kinois sont exposés aux risques de maladie et aux effets de la pollution. Il est clair que les priorités des habitants de l’ex-Léopoldville sont aujourd’hui la sécurité, la salubrité et la mobilité. Trois questions qui restent sans solution.
C’est bien de chercher à construire une nouvelle ville à l’est de la capitale
dénommée « Kitoko » mais les priorités restent des priorités ! Quel homme veut convoler avec une très belle femme sale à qui il faut constamment retirer les pincettes, les pous et les puces?