La concentration de la population kinoise en une seule petite partie de la capitale est l’une des principales causes des bouchons réguliers aussi bien sur les grandes artères aménagées que sur les routes secondaires de fortune qu’ empruntent occasionnellement les automobilistes.
Sur une superficie de 9965 kilomètres carrés que compte la capitale de la RDC, la population kinoise en occupe seulement moins d’un tiers, soit 29%! Imaginer plus de 15 millions d’habitants sur 2889,95 kilomètres carrés. Cela fait 5190 personnes au kilomètre carré ! La densité est une des plus fortes au monde! Tout ce qui s’apparente à la prétendue civilisation, l’excellence voire la modernité ne se retrouve que dans le centre ville ou dans les communes périphériques à celle de la Gombe. C’est l’image qu’ont particulièrement les kinois de leur mégalopole.
C’est comme si toute la population active de la capitale converge à la Gombe. Tenez un enfant qui habite Matadi Kibala, non loin de l’entrée de Kasangulu, dans le Kongo Central, vient à l’école tous les jours dans la commune de la Gombe. Pour ceux qui empruntent le bus scolaire il faut quitter à 3h du matin pour parfois arriver, après le ramassage de tous les abonnés du coin à leurs établissements respectifs, entre 7h30 pour certains et 9h pour d’autres.
Que gagne-t-on en soumettant un tel supplice aux enfants? Les difficultés de transport et de l’ impraticabilité de certaines artères obligent souvent quelques travailleurs moins consciencieux à encombrer inutilement les voies d’accès aux lieux de travail parce qu’ils s’y rendent pour juste traiter un dossier dans un bar mais situé au centre ville. Vivant au quotidien, il est des kinois qui bien qu’au chômage descendent presque chaque jour en ville. Le secteur privé en transport en commun étant plus développé que le service public, tout nouveau riche veut detenir au moins un véhicule.
Avec le nombre qu’il y a de véhicules à Kinshasa, si tous se décident de sortir leurs caisses, qu’adviendra-t-il de la circulation? Ceci explique en partie le pourquoi de ces embouteillages observés même aux heures non répertoriées comme étant de pointe. Il est important d’avoir à l’esprit que la moitié des nouvelles immatriculations annuelles d’automobiles est absorbée par la ville province. La construction d’une nouvelle capitale aux normes requises s’avère nécessaire à long terme. Les spécialistes pensent qu’il faudra 14 ans pour y arriver.
Mais à terme court, dans les trois mois à venir, il faut d’une part réfectionner les artères principales et secondaires avec bon système de voiries, d’écoulement des eaux et d’assainissement. Il est impérieux d’augmenter et de recycler rapidement les policiers qui règlent la circulation routière et les déployer dans tous les grands carrefours de la capitale. Ces agents de la police devraient régler la circulation du matin jusque dans la soirée et veiller au strict respect des bandes par les automobilistes. À moyen terme, trains urbains et aériens devraient désengorger les routes de la capitale.
Tous les quartiers et communes devraient également être reconfigurés selon les normes urbanistes. Au niveau national, une politique d’aménagement du territoire doit prendre corps pour mettre en valeur tout le pays et réduire fortement l’exode rural. La croissance démographique devrait également être maitrisée dans le sens de subvenir à temps aux besoins en infrastructures de tout genre pour la population ainsi qu’à ses besoins alimentaires.